Jusqu’à l’ultime écho (Raygilles)
ce n’est pas encore la nuit
pas encore les oriflammes de l’ombre
seulement ces douces traînées
de lumières moribondes
et de farouches rougeurs
dans un ciel qui se contorsionne
ce n’est pas encore ton sourire
telle une bouée dans le champ de mon regard
pas encore le pli au coin de tes lèvres
éphémère comme une voilure d’iris
seulement l’envie de la démesure
l’envie de ces infinis de toi
ce n’est pas encore une parole
tout juste une ébauche de cri
pas encore le silence rompu
mais un peu de toi
dans cette walkyrie du murmure
je t’orchestre dans mes mots
dans mes mots
jusqu’à l’ultime écho
je n’ai pas encore étouffé
le cocon de mes amours
erratiques
pas encore tissé la toile
des tracés de ton corps
seulement inventé l’utopie
de ta présence
l’utopie
de tes gestes naissants
pas encore espéré
seulement imaginé
ta silhouette dans la brume
de mes yeux
non ce n’est pas encore la nuit
seulement les larmes de la fin du jour