des murs des briques
des briques des murs
autour de nous se dressent
mais ils n’effaceront pas la mémoire
de nos ancres de rouille
ne gommeront pas
l’envie que nous avons
de rompre encore et toujours
le silence des pierres
Collage : Carnets Maggy Want
Texte : GilRay
Falaise des fous
Patrick GRAINVILLE , aux éditions du Seuil, 2018.
Grainville nous rapproche de MONET et de COURBET sur les falaises d’ETRETAT…
Résumé :
1868-1927 : de l’invention de l’impressionnisme à la traversée de l’Atlantique par Lindbergh, un Normand établi à Étretat entreprend le récit de sa vie. Orphelin de mère, jamais reconnu par son père, il s’est installé chez son oncle, dans la splendeur des falaises, après avoir été blessé lors de la sanglante aventure coloniale en Algérie.
Sous son regard, un homme peint : c’est Monet. Pour le jeune homme, qui ne connaît rien à la peinture, c’est un choc. La naissance d’un art et d’une époque se joue là, et, dès lors, il n’aura de cesse d’en suivre les métamorphoses, guidé par deux amantes, Mathilde, une bourgeoise mariée, sensuelle, puis Anna, passionnée. Elles l’initient à Monet, présent de bout en bout, mais aussi à Courbet, Boudin, Degas, Flaubert, Hugo, Maupassant… Tous passent à Étretat ou dans son voisinage.
De la débâcle de la guerre de 1870 à la découverte de New York, de l’affaire Dreyfus au gouffre de la Grande Guerre, c’est tout un monde qui surgit, passe et cède la place à un autre. Dans la permanence des falaises lumineuses, la folie de Monet affrontant l’infini des Nymphéas. Le tout sous la plume d’un homme qui a beaucoup vécu, beaucoup ressenti, aimé et perdu.
Fresque historique vertigineuse, saga familiale et amoureuse, évocation puissante de la pulsion créatrice : avec Falaise des fous, Patrick Grainville signe son roman le plus accompli, le roman d’une vie. <<< Babelio
Subway girl with a child
Dans le grand couloir de la Gare du Nord
A Bruxelles là-bas près des rails des grandes illusions
Ceux qui nous mènent au quotidien
Ici ou là parce que c’est la vie au quotidien
Dans la foule éparpillée émiettée
Qui ne s’aventure jamais mais suit les chemins connus
Rejoindre sa maison rejoindre son destin
Dans la foule cette foule terrestre aimant l’anonymat
Et la perdition aussi tapie sous les néons
Elle était là cherchant le tracé d’une autre vie
Poussant le petit véhicule
Où s’était assoupi son enfant
Je me souviens
Son bonnet son teint âpre sa jeunesse rom
Bras engourdis ses yeux si beaux
La laine de son manteau
Ce monde d’ailleurs ma jeune gitane
Par-dessus les épaules
Son regard droit dans mes yeux
Je me souviens pourquoi moi et toi
Dans le couloir de cette gare du nord
Dans une ville frileuse transie un soir de décembre
Ton regard me chavirait enfin
Je laisse ma bière sur le comptoir du bar des passants
Te rejoins près de l’entrée d’une boulangerie
Enfant adulte jeune petite paumée
Love dans la froideur des carrelages
Qu’est-ce que tu voulais que je fasse
Pourquoi moi
Non c’est pas de la littérature de gare
On n’attend rien on lit sa petite existence
Dans la vacuité l’envie d’être celui qui avec toi
Refait un monde où
Les poussettes câlinent les gosses
Où on a quelque chose qui vibre
Back to black
À n’en plus savoir à n’en plus souffler
Dans cette foule
Et ton bras ton geste qui m’appelle
Je suis rentré dans cette boulangerie métropolitaine
Acheté je sais plus quelle pâtisserie
Et te l’ai donnée dans ta main
Transit vers le petit la petite je sais plus
Dans la poussette
Et les autres ces autres cette masse
De gens blafards inutiles dans leur trépas de morts vivants
C’est quoi ce monde
Couloir central gare du nord Bruxelles
Ton regard dans mon regard
Petite rom ma bière ne mousse plus
J’ai fait quoi
Sweet home baby
Un jour je me reposerai dans ton monde
Ce couloir sera le paradis
Et nous aurons nos doigts tendus lacérés enlacés
Pour leur dire
Que la vie va que la vie elle a une bonne tendance
Je te dessinerai dans mes plus belles aquarelles
Girl of the subway
A lire en écoutant Lhasa de Sela:
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