Désertion
Comme des doigts sur les touches d’un piano
D’une musique confuse
Petites lames de fond
A l’horizon d’une mer étale
J’efface les souvenirs
Maigres
De ta présence
Je les vois se fondre dans l’écume
Et je ne ressens que le reflux
De la haine
Elle a des allures de vieille coque
Qu’un pêcheur aurait oubliée
Sur un banc de sable loin
Très loin
Parce que la mer s’est vidée
Eventrée
Laissant les vagues dissiper
De sombres amours
D’inutiles baisers
Cette errance
Que j’aurais aimée
Véhémence
Et sonate aux mouvements océaniques
Avec ton visage de poupée
Je t’aimais bien
Avec ton visage de poupée
Dans la jungle de ma tête
Je t’aimais bien
Égarée tout le long
Des rives de ma peau
Je t’aimais bien
Mais m’aimais-tu
Le regard ailleurs
Ton corps dans ce désastre
Des océans qui n’en finissent pas
Femme de l’amour improbable
Femme dans cette vague fluide
Poupée aux interminables rictus
Larguant dans mon désir de toi
Tes déhanchements de pauvrette
Je t’aime j’aime les insoumises
Et les galets que tu imprimes
Sur l’oubli de ton visage
Et je n’ai pas peur
Des mots qui se répètent
Puisqu’ils te décrivent
Jusqu’à ce que mort s’ensuive
Subitement tu es là