traverser une ville

Traverser une ville comme un couteau à lame fine

Qui libérerait la chair de ses pierres

Et les coutures de ses artères

Traverser une ville

Comme un architecte dépaysé

Recréant sans cesse

Les volumes ses obsessions

Charpentes engourdies

Rivets tétons

Fuselages de vitres teintes

Sombres luminescences

Digues d’acier rigide

Vapeurs filtrant des sols tuméfiés

Sans frontières ni garde-fous

Foules insignifiantes

Que dérèglent des clepsydres

Futuristes

Traverser une ville comme un paquebot fou

Et se languir d’un ciel captif

Des ouvriers malhabiles

Ont plaqué des nuages exsangues

Sur des tours tremblantes

Des fonctionnaires androïdes

Ont sucé le sang

Des natifs jusqu’à la moelle

Semé le vide

Et racorni nos regards

Ne cours plus dans ces rues

Elles ont nourri

Tes amours indécises

Et puis crayonné tes haines

Ne cours plus dans ces rues

Elles vivent dans les plis et les replis

De ta tête

undefined Tu traverseras ta ville comme un couteau à lame fine

À propos de Raymond GILLES

Photo, écriture, lecture, cinéma..., hors des sentiers battus...

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :