pourquoi je n’aime pas les nuits

qui enfantent des aurores

luminescentes

pourquoi je n’aime que la lente progression

des mots au-delà

de l’oubli

pourquoi je rêve de longues files d’étoiles

muettes dans un ciel de pastels

évaporés

pourquoi j’aime encore

les troubadours et les trouvères

qui chantent leur colère

dans des rues vouées

au commerce des humains

pourquoi  parfois un geste anonyme

se glisse dans des mains tendues

pourquoi un sourire s’esquisses sur des lèvres chaudes

comme la torpeur d’un corps

qu’on voudrait embrasser

pourquoi la kalach de ton regard

brûle les médisants

pourquoi ma soif 

se dilue dans les grappes

de ma rage

quelqu’un un jour me dira pourquoi

je lutte pour des cris

qu’il faut extraire

des bouches rebelles

pourquoi je lutte pour les affamés du désordre

enfin fertile

c’est un écran large sans images ni raison

une vie telle une tache

qui s’accroche à des murs sordides

sordides comme l’innocence

oui on me dira pourquoi

le règne de la Démarcation

crypte sans cesse ma petite manufacture

de l’espoir

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